La conduite de cette procédure expérimentale, menée pour
le compte du Conseil Régional d'Alsace et de la Direction de l'Espace
Rural et de la Forêt du Ministère de l'Agriculture et de la
Pêche, avec le soutien de SPOT-IMAGE, en collaboration entre le Service
Régional de Traitement d'Images et de Télédétection
(SERTIT) et la Direction Départementale de l'Agriculture et de la
Forêt du Bas-Rhin et avec l'appui des services de l'A.D.A.S.E.A., a permis de dégager certains enseignements :
- il est pertinent de chercher à déterminer et localiser un
thème cultural au sein de parcelles cadastrales, en exploitant des
images satellitales, même dans une région où le parcellaire
cadastral (et cultural) est de taille très réduite (surface
moyenne des parcelles cadastrales du Ried : 0,75 ha) ;
- l'exploitation des informations radiométriques en y intégrant au
préalable la forme des parcelles, est plus performante que le croisement
à posteriori classification-parcellaire, il y a dans ce cas moins de pertes d'informations ;
- une fois une classification de base réalisée, lors de campagnes
antérieures, le recours à un indice standard comme l'indice de
végétation normalisé (IVN) est suffisamment discriminant
pour isoler le thème d'occupation du sol concerné, l'exploitation
de cet indice ne nécessite qu'un temps de calcul très
réduit en comparaison de la réalisation d'une classification ;
- l'information de base, malgré son volume, est traitée sans
difficultés par le S.I.G. et le niveau technologique des traitements est
accessible, en partie grâce aux nouveaux produits SPOT, à un
service administratif ne disposant ni des compétences, ni des outils
spécialisés en traitements d'images.
Cependant, il conviendra d'attendre, avant d'apprécier
définitivement la précision du classement réalisé,
les résultats des opérations de contrôle et des phases de
validation de terrain.
Une démarche plus prospective pourrait à l'avenir :
- améliorer la procédure administrative de suivi des
déclarations, en fournissant à tous les partenaires les
mêmes listes cadastrales et documents cartographiques;
- orienter les contrôles en prenant en compte la carte des parcelles
classées et le rapport (RP), calculé pour chaque parcelle, entre
la surface prairiale évaluée par télédétection et la surface déclarée, voire même entraîner une révision des principes du contrôle en considérant que le suivi de l'histogramme de l'indice de végétation normalisé (IVN) sur toute la zone d'étude, suffit pour avoir une évaluation fiable du respect des
contrats ;
- réduire les coûts, en considérant que les frais de
numérisation et de mise à jour du cadastre sont à
supporter entre divers organismes et que les images satellitales peuvent
être exploitées dans le cadre d'une bibliothèque
régionale.
Enfin, cette base de données a été structurée sous
S.I.G. essentiellement pour assurer à terme la gestion spatiale des
mesures d'extensification des prairies.
Il conviendra d'apprécier l'efficacité de la mesure et
d'améliorer la cohérence globale du dispositif en fonction des
paramètres scientifiques relatifs aux espèces concernées
et des autres facteurs administratifs et économiques (gel des terres,
...).
Dans cet ordre d'idées, cette étude ne constitue qu'une
première étape conduisant à ce qui doit être
considéré comme la véritable finalité du projet,
à savoir la modélisation des enjeux écologiques, des
facteurs sociaux et économiques dans l'aire d'intervention d'une mesure "agriculture - environnement" locale.